Monsieur Jean Pierre BOURCIER est issu d’une lignée de charpentiers. Il a écrit une longue étude (non publiée), baptisée « LES CLOCHERS TORS Croix de St André et Arêtiers Tors » ….
Cette étude est très technique et illustrée de superbes représentations de géométrie dans l’espace.
Ci-dessous quelques extraits :
« Savoir résoudre le problème de la croix de st André avec des géométries diverses est la marche qu’ il faut monter pour traiter du problème final de la flèche torse et de l’étude de son arêtier ».
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« Il est certain que la plupart des constructeurs (ouvriers, artisans) qui ont laissé des chef d’œuvres que l’on admire de nos jours, ont construit sans mener de réflexions dans les mêmes termes que ce mémoire. Néanmoins ils ont montré, par le niveau de leurs réalisations, qu’ ils pouvaient être considérés d’égal à égal avec tout ingénieur de l’époque et avaient atteint le summum de la pratique de la géométrie dans l’espace.
Cette étude est uniquement géométrique et n’aborde pas les problèmes d’assemblages et de résistance mécanique »
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« LA FLECHE TORSE
Dans tous les traités de charpente, la flèche torse est la dernière page de l’ouvrage. Elle représente l’aboutissement de l’apprentissage du trait de charpente. De même, elle est au sommet de nombreux chefs d’œuvre. Mais, dans les deux, cas elle est toujours réalisée en bois croche (*) , Dans la réalité il en est tout autre pour un grand nombre de clochers tors. L’étude qui suit va mettre en évidence cette différence .
1° Définition
Soit une pyramide de base, un polygone régulier et de hauteur donnée, la base étant fixe on fait subir au volume une rotation dont l’axe est la verticale passant par le sommet de la flèche. Le volume engendré est alors une flèche torse. La géométrie des arrêtes dépend alors de la rotation, qui peut être constante sur toute la hauteur ou variable, et de la valeur de cette dernière .
La rotation transforme l’arrête rectiligne de la pyramide en une courbe qui appartient au cône de révolution circonscrit à la pyramide . La surface de couvrement est, elle, générée par des droites horizontales qui s’appuient sur ces courbes. »
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« Conclusions
A ce jour, environ 115 clochers tors sont recensés en Europe dont 65 en France. La provenance du tors est accidentelle, suite à déformation, ou voulue, quand le clocher a été projeté tors avant sa construction. Très peu de flèches de grandes dimensions sont réalisées en bois croche (*) tel que défini dans les traités de charpente et mis en application dans les chef d’œuvres, ce qui n’est pas surprenant. Cela est du au volume très important de bois initial nécessaire pour tailler les différents éléments tel que les arêtiers. Néanmoins on peut constater qu’ aucun traité de charpente n’explicite la construction d’une surface gauche réglée qui pourtant a été utilisée comme surface de couvrement. Ce point restant sans réponse est à ajouter aux mystères et légendes associées à la construction des flèches torses. »
Cet ouvrage contient également des éléments de réflexions sur les clochetons de Nantes et d’Aubigny sur Nère, les clochers de Puiseaux, de Polleur, de Ceyzeriat, de Saint Outrille, de Serignac, de Fontaine Guerin, de Verchins.
Pour tout renseignement complémentaire vous pouvez contacter l’association (clocherstors@gmail.com), qui transmettra à Monsieur Bourcier ?
(*)Définition (internet)
Est dite pièce croche toute pièce de bois qui n’est droite ni en plan ni en élévation. Elle est donc courbée dans les deux plans. Une pièce de bois qui n’est courbe que dans un plan est dite pièce courbe, elle est droite dans le second plan. (9 mars 2015)