L’histoire de l’église de Mervans et de son clocher tors dévoilée aux curieux
Le programme “Bress’Addict”, concocté par l’office de tourisme de la Bresse bourguignonne, propose, tous les jeudis de l’été, de découvrir des lieux insolites de Bresse.
Jeudi dernier, ils étaient une vingtaine de curieux à venir découvrir l’histoire de l’église de Mervans, ses trésors mais également ses légendes.
David Seure (CLP) – 02 août 2023 à 20:02 – Temps de lecture : 2 min
“Bress’Addict”, à Mervans, a pu profiter d’une heure de visite en compagnie de Françoise Pugeaut, guide et membre de l’Association des Clochers Tors d’Europe. Elle a expliqué que les sires d’Antigny ont fait construire l’église Saint-Maurice de Mervans au XIVe siècle. Une restauration sera ensuite opérée en 1885 et en 1893. La nuit précédant le Vendredi Saint de 1902, l’édifice s’effondre entièrement, et seul le clocher reste debout. Cet incident priva les habitants d’un lieu de culte durant vingt ans, le temps de trouver, auprès de la population, le financement nécessaire à la reconstruction, puis de réaliser les travaux.
« Peut-être l’un des plus beaux clochers de France »
Selon Françoise Pugeaut, « le clocher tors de Mervans fait partie de ces éléments du paysage architectural bressan reconnaissables. C’est peut-être l’un des plus beaux clochers tors de France ». Le clocher a aujourd’hui fière allure. Sa flèche est octogonale et est liée à la tour carrée par une pyramide dont les angles sont tronqués. Elle tourne d’un 1/8 de tour de gauche à droite sur toute la hauteur. La tour mesure une vingtaine de mètres et la flèche culmine à presque 35 mètres. Sa toiture en tuiles vernissées et surtout son aspect vrillé attirent les regards.
Satan, ou des charpentiers amoureux ?
Mais pourquoi ce clocher est-il ainsi ? Plusieurs légendes, des plus réalistes au plus fantasques, ont été évoquées par Françoise Pugeaut : « Il semble difficile d’expliquer l’origine de ces clochers tors. L’une est reprise dans un conte de Claude Perrault, où il fait intervenir le diable. La flèche est presque terminée. Il ne reste qu’à fixer la croix et le charpentier se doute que Satan va intervenir et passe la nuit dans le clocher. À minuit, le diable arrive au milieu d’une odeur de soufre pour détruire l’ouvrage. Il commence à tordre la flèche quand l’artisan lui envoie de l’eau bénite. Satan s’enfuit en hurlant, mais le clocher, lui, restera tordu. » Une autre légende prétend que les filles de Mervans étaient si jolies que les artisans, qui ont fabriqué le clocher, auraient voulu rester plus longtemps… Après les explications, les participants ont eu l’opportunité de monter dans les étages de l’église pour observer à la fois les cloches, la charpente et les tuiles vernissées.