mars 2019 Entretien entre MM. Karel de Wilde, adhérent des Clochers Tors d’Europe, et Yves Van Schepdael secrétaire du bureau paroissial de Lombeek-Notre-Dame.
Yves Van Schepdael a contacté un amateur-historien local, sur la très belle église historique locale qui était un fameux lieu de pèlerinage médiéval. Karel de Wilde nous a traduit entièrement ce qu’il lui a écrit sur la torsion du clocher et la charpente :
“La construction du clocher est encore la charpente originale en bois qui date d’environ 1314! Tout en considérant que nos régions ont vécu plusieurs guerres de longue durée dans ses 700 ans et que lors de tempêtes ou dégâts les clochers n’étaient guèrement réparés tout de suite sur cette hauteur, on peut dire que la torsion s’est développée au cours des siècles, donc le clocher n’a surement pas été construit tors.
En comparaison avec plusieurs clochers tors de France qui montrent une très belle spirale spectaculaire, la torsion du clocher de Lombeek est plutôt minimale et irrégulière. Dans la charpente originale il y a plusieurs mortaises qui n’ont plus de fonction. Au courant des 700 ans, on a clairement ajouté des poutres et enlevé d’autres. En plus, au sommet il n’y a pas beaucoup de croisés (croix st.-andré) ce qui peut avoir provoqué une torsion graduelle au cours des siècles. Je suis convaincu que le clocher s’est évolué de telle manière sous influence de l’humidité, des vents et tempêtes, de l’âge, etc. La torsion n’est surtout pas récente; sur des anciennes cartes postales tout début 20ième siècle la torsion est déjà visible telle qu’elle est actuellement.
Le clocher est également bien penché vers est et sud. La construction entière du clocher (pointe, chambre des cloches et soubassement) repose sur trois poutres pas vraiment épaisses qui franchissent la nef principale et qui sont fort fléchies (une poutre est même déchirée transversalement! Aux extrèmes, ces poutres reposent sur les plaques du mur en bois qui elles-mêmes sont partiellement dégénérées après plus de 700 ans, de sorte que le tout est un peu effondré, un côte plus que l’autre. Pour un peu stabiliser le tout, on a ajouté fin 19ième siècle une nouvelle poutre supplémentaire plus épaisse et monté une toute nouvelle ‘chaise des cloches’ sur la nouvelle poutre, afin de décharger la base existante. Évidemment, ceci n’a pas eu d’influence sur la torsion du clocher, mais seulement sur le penchement vers est et sud.
Des pièces d’archives sur notre clocher il n’y en a pas (ou plus). On n’a jamais effectué des études sur la torsion et le penchement, même pas pour les restaurations. Comme toujours: même pour les réparations les plus urgentes et nécessaire on ne libère pas de budget. Et surtout pas pour faire faire une étude scientifique sur le clocher. Il ne faut pas me convaincre, mais il y a d’autres qui en décident… La dernière restauration de l’église en 2003 était surtout un rafistolage rapide dont on subit encore les conséquences maintenant (fuites d’eau).”
Dans ce texte photos du clocher (2012) et une ancienne (d’environ 1910) de l’église en question avec la torsion bien visible.