Herve

L’église est située au coeur du centre historique de Herve. Elle a été reconstruite au XVIIe siècle en style gothico-renaissance. La tour romane du début du XIIIe siècle est un des plus anciens édifices monumentaux subsistant au pays de Herve. Elle rappelle l’époque féodale où tout était fortifié à cause de l’insécurité. Les murs de trois mètres d’épaisseur sont munis de meurtrières. La tour (21m) surmontée d’une haute flèche hélicoïdale (28m) est flanquée de quatre échauguettes couronnées de flèches octogonales.

Lors de l’inauguration du clocher le 10 août 1670, le clocher n’était pas tors. Il était parfaitement droit et les clochetons n’existaient pas. Il est actuellement prouvé que la torsion du clocher de Herve n’est pas volontaire mais accidentelle. Elle résulte de déformations progressives de la charpente résultant de plusieurs épisodes entraînant un décalage angulaire d’une enrayure par rapport à l’autre. Ce manque de liaison entre les étages et la faible rigidité des assemblages n’ont pu s’opposer au vrillage de la flèche.

Au cours du XXème siècle, on constate que la flèche prend une inclinaison dangereuse (environ 1,20m de hors plomb) qui est due à une rupture d’un appui principal de la première enrayure sur la tête des murs en maçonnerie. C’est en mai 2010 que les échafaudages entourent la tour et la flèche. A l’intérieur, l’ancrage de la charpente est consolidée par une ceinture de béton (13m3) dans laquelle quatre poutrelles sont encastrées. En deux semaines d’intervention, le maître-charpentier J.L. Habay et son assistant Hakim Moktari redressent la charpente mm par mm en agissant précautionneusement sur des sangles et des vérins installés à la base. L’objectif est de redresser le clocher de 60cm. Mais il s’avère qu’on peut faire mieux. Le 4 juin 2010, les efforts des charpentiers sont couronnés de succès ! Le redressement est de 108cm.

Mais ce travail a modifié les assemblages de charpenterie : certains noeuds se sont refermés, d’autres se sont ouverts. Aussi, les réparations s’adaptent à cette nouvelle configuration en recourant à des “pierres” artificielles : mortier de résine époxy et ancrages en fibre de verre. Grâce à ces prothèses, la magnifique charpente du XVIIe siècle est préservée et parfaitement consolidée. Le mercredi 15 septembre 2010, la splendide croix de 7 m de hauteur portant le millésime 1805 est réinstallée au sommet du clocher.