FLECHE TORSE
AUTRE GEOMETRIE DE COURBE D ARRETE
SERIGNAC
Bourcier Jean Pierre
Compiègne le 30/12/2023
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SOMMAIRE
1- Introduction
2- Sérignac
3- Lamellé collé définition
4- Flèche torse définition
5- Définition du tors par Monsieur de Saint Font
6- Description de la flèche
7-Conclusion
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1° INTRODUCTION
Les commentaires et épures qui suivent sont des hypothèses dont la base est un article écrit par M. de Saint Font publié dans le journal de menuiserie en 1990, où l’on trouve une épure et quelques photos (Les éléments de cet article ont été communiqué par M Mouysset à la demande de M Chapelle).
2° SÉRIGNAC
Sérignac, située à 12 km d’Agen, possède un clocher tors bâti au XVIème siècle, unique en Aquitaine. Détruit par la foudre en 1921, il a été reconstruit en 1989, en employant la technique du lamellé collé, par la Société CHARLES et MOUYSSET L’architecte était M Jean Claude Donnadieu.
3° LAMELLE COLLE DÉFINITION
La charpente en lamellé-collé est constituée d’un matériau aussi appelé BLC ou « bois lamellé », qui consiste en des lamelles de bois triées (les nœuds et imperfections sont retirés), collées d’abord bout à bout, puis ensuite en plusieurs couches superposées.
L’avantage principal du bois lamellé-collé est qu’il permet de fabriquer sur mesure des pièces de charpente de très grande taille et de très grande portée, du fait de sa grande résistance aux forces de compression, de torsion ou de traction.
Ces pièces seraient irréalisables en bois massif, ce dû à l’impossibilité de trouver des arbres pouvant en contenir les blocs capables.
On peut également fabriquer des pièces de formes très spéciales, par exemple cintrées, courbes, en arc ou circulaires, notamment pour des bâtiments de type salles de sport, d’exposition, ou autres grands bâtiments publics, agricoles ou industriels de type hangar.
4° FLÈCHE TORSE DÉFINITION
Soit une pyramide de base un polygone régulier et de hauteur donnée, la base étant fixe, on fait subir au volume une rotation dont l’axe est la verticale passant par le sommet de la flèche. Le volume engendré est alors une flèche torse.
La géométrie des arrêtes dépend alors de la valeur de la rotation, qui peut être constante sur toute la hauteur ou variable.
La rotation transforme l’arrête rectiligne de la pyramide en une courbe qui appartient au cône de révolution circonscrit à la pyramide. La surface de couvrement est-elle générée par des droites horizontales qui s’appuient sur ces courbes.
D’après cette définition la courbe d arrête appartient à un cône, et est une spirale en projection horizontale.
5° DÉFINITON DU TORS DE LA FLÈCHE DE SÉRIGNAC D’APRÈS A. de SAINT FONT
Le solide générateur est une pyramide droite à pan coupé dont les sections successives ont subi un déplacement hélicoïdal.
Les paramètres de ce dernier ont été choisis de façon que les arêtiers ne soient pas des courbes gauches. Pour ce faire, il fallait qu’ils soient à devers.
Cette définition est en accord avec la définition de la flèche torse, avec un paramètre supplémentaire concernant la définition de la courbe d arrête : celle-ci ne doit pas être une courbe gauche.
La courbe d arrête appartenant au cône circonscrit à la flèche , trois types de courbes planes sont possibles, l’ellipse, la parabole ou l’hyperbole, ce en fonction de la position du plan sécant. Un point important : aucune de ces courbes ne passent par le sommet du cône.
De ce fait, la flèche doit être composée de deux parties, dont les géométries d’arrêtes sont différentes mais se raccordent tangentiellement (les arrêtes de la partie haute devant passer par le sommet).
6° DESCRIPTION DE LA FLÈCHE
Celle-ci est composée de deux parties, la partie inférieure ou les arêtes sont des courbes planes, la partie supérieure où les arêtes sont les courbes de raccordement de ces dernières au sommet.
La partie inférieure est composée de huit poutres arêtiers reliées deux à deux par des croix de st André. Ces poutres s’appuient sur une enrayure inférieure. Les huit arêtiers sont reliés par une ceinture horizontale au niveau (H1).
Un ensemble de pannes horizontales à devers est placé entre les arêtiers sur lesquels s’appuient les chevrons. La partie supérieure est composé des huit arêtiers de raccordement au sommet. Les arêtiers inférieurs sont reliés deux à deux par quatre croix de st André. Ces dernières se projettent en élévation suivant des droites, leurs courbes d’arrêtes sont des courbes planes. Dans cette structure en lamellé collé, il n’y a aucun élément de charpente (poinçon, fiche, contre fiche, entrait) dans le volume défini. La flèche est constituée de quatre cadres ou portiques indéformables, ce dû à la présence des croix de st André . On peut imaginer qu’il s’agit d’une flèche classique à laquelle tous les éléments de triangulation intérieure auraient été supprimés.
7° CONCLUSION
Dans son article M de Saint Font donne un commentaire qui peut servir de conclusion quant à l’emploi de cette technique : « Les clochers et flèches ont, de tous temps été, sans conteste, le fleuron de la charpente bois. Nul autre matériau ne s’est attaqué à ce problème. Tant que la charpente bois ne mettait en œuvre que du bois massif, la réalisation d’une flèche torse était un travail de titans qui n’était à la portée que d’un très petit nombre, ce qui explique leur rareté. Avec le développement du bois lamellé collé et de sa technologie la réalisation des flèches torses va, sans aucun doute, prendre un nouvel et ambitieux essor. Certes, cela ne restera cependant que l’apanage des meilleurs charpentiers, mais la tâche de ces derniers sera facilitée de façon appréciable, ce qui leur permettra d’aller plus avant sur le chemin de l’audace. »